
Une foule étrange se presse à la galerie Bogena, à Saint-Paul. On ne sait si ces humains immaculés, malmenés, mutilés, insaisissables, marchent, se serrent les coudes ou restent figés en attente d’un je-ne-sais-quoi qui embellirait leur vie. Le sculpteur Jean-Marie Fondacaro a choisi cette installation pour dire ses interrogations sur le destin et les objectifs de l’homme.
» Ce qui est fondamental pour moi, c’est d’inscrire mon travail dans la mobilité du vivant » dit-il. Voilà qui est réussi et s’harmonise parfaitement avec les peintures de Nathalie Deshairs qui, elle, œuvre sur les reflets et la transparence. Figures évanescentes et subtiles, dentelle de soupirs, de gestes esquissés, glissements des étoffes et des silhouettes. Tous deux constituent en quelque sorte un tandem de soie car de leurs créations émane une certaine douceur, une bienveillance commune.

Même les sculptures les plus incisives de Jean-Marie Fondacaro rejoignent cette ligne qui d’un bout à l’autre privilégie l’humain avec une quête d’âme sinon de spiritualité. L’exposition s’intitule « L’écume d’un songe » et prête à la rêverie. Tant et si bien que l’on quitte à regret cet univers où réflexion et poésie s’épousent et nous tirent vers le haut. Car comme le dit le proverbe « la distance qui relie la terre au ciel est celle de la pensée ». Alors envolez-vous!










Les cascades se suivent sans se ressembler, poursuivent leur cours et l’Iguazu se jette dans le Paranà au niveau de la ville argentine de Puerto Iguazu après un parcours d’environ 1 320 kilomètres. C’est le point remarquable de la triple frontière d’où le regard embrasse l’Argentine, le Brésil et le Paraguay. Un autre moment d’exception dans ce parc national où la nature semble reine et où seules les lianes viennent contrecarrer l’envol des vautours, la danse des papillons et les soubresauts des petits mammifères. Une sorte de paradis. 
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L’enfermement, qu’il soit maison d’arrêt ou asile, c’est la prison intérieure, l’angoisse qui ronge, le délire qui effraie, la dépression qui isole. Voilà ce que l’on ressent devant ces images captées dans les hôpitaux psychiatriques italiens. « Un jour -raconte Raymond Depardon- je fus surpris de ne plus avoir aucune émotion en faisant mes photos… J’étais devenu trop lucide. Je n’avais plus peur des fous. j’ai arrêté aussitôt. Je suis rentré à Paris et je n’ai plus jamais fait de photos à San Clemente » (1).







Quentin Derouet s’est installé chez le plus grand producteur de roses d’Asie. Il nous revient avec des peintures délicates, étranges, captivantes. Laissons lui la parole. Il a écrit ces mots durant son séjour « Au sud des nuages ».


Martin Miguel présente à la galerie Depardieu, à Nice, ses « cordeaux espiègles ». Des structures de béton armé devenues par la magie d’une opération qui nous dépasse des œuvres captivantes. On ne sait par quel bout les prendre, quoi en penser, quoi dire de l’esthétique qui nous ébranle pourtant. Le beau ici aussi vient de surcroît, là même où l’on ne le souhaite pas, l’artiste étant bien conscient de la relativité de cette notion mais s’il s’agit d’une facétie on applaudit pourtant car le regard est captif. Il devient difficile de se détourner de ces ciments enrichis de copeaux de bois, pigments vifs et huile de lin lascive. Cordeaux espiègles certes mais que l’on a envie d’emporter avec soi.