Comment va le monde? Il ne tourne pas rond mais nous prend dans sa ronde, au Théâtre des Déchargeurs

Michel Favreau

Epoustouflant! Un petit corps plutôt fragile, un regard turquoise d’une rare intensité, des mains qui se baladent dans les airs pour scander le désarroi, une voix claire, plutôt douce, percutante pourtant. Voilà un clown au féminin qui nous laisse pantois et… ravis. Marie Thomas incarne au théâtre des Déchargeurs, à Paris, ce personnage sans âge, sans sexe, sans appartenance, sans pays mais avec une grande âme qui nous dit avec un point d’interrogation (qui n’en est pas un) « Comment va le monde ».

Et les mots jouent avec les maux, à moins que ce ne soit l’inverse. Ils s’étirent bizarrement, jouent sur les syllabes, la polysémie, les signifiants. On ne peut pas parler de jeux de mots car cela va beaucoup plus loin. La poésie omniprésente chasse le blues; l’interprétation, magnifique, ne laisse pas une seconde à l’ennui. Le public, captivé, sourit de bonheur sans discontinuer, rit souvent et quitte le théâtre sur un petit nuage pourtant bien gris. Car le monde va mal, on le sait bien. Mais l’art, on le sait aussi, transporte et chasse les idées noires.

Merci à l’auteur Marc Favreau pour sa langue délicate et ciselée, merci au metteur en scène Michel Bruzat et merci à la comédienne Marie Thomas, exceptionnelle.

Jusqu’au 31 mars, du mardi au samedi à 21h30. Théâtre des Déchargeurs, 3 rue des déchargeurs. Paris 1er. Métro Châtelet.

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