La Promenade des Anglais fait son entrée dans le monde et espère se classer au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un souffle vivifiant caresse les palmiers et l’on se prend à rêver de gloire pour ce bord de mer si riche de souvenirs et d’émotions.
C’était il y a loin déjà. Sur la terrasse du Palais de la Méditerranée mes grands-parents et ma mère, éblouis par la lumière du sud, contemplaient la bataille de fleurs. J’étais toute petite et j’avais l’impression de vivre au pays des merveilles. Plus tard, adolescente, je déboulais à toute allure du lycée Calmette pour m’enivrer d’iode et de soleil en guise de pause déjeuner. Plus tard encore je travaillais les textes des Classes Prépa en profitant de ce cadre magique. Mon grand-père était un habitué du café « Queeny », mes parents de la « Brasserie du Forum » et moi des galets d’Opéra plage.
Aujourd’hui, je sais que je suis née ici par hasard. Nice, terre d’asile, rêve d’or et de bleu pour les gens du Nord. Nice, libre encore aux heures les plus sombres de notre histoire. Certes l’azur se fait cinglant parfois. Il ne rend pas toujours heureux et semble ironiser lorsqu’on a du chagrin. Mais à chaque fois que j’atterris sur le tarmac de Nice-Côte d’Azur, je remercie mes parents d’avoir choisi de vivre ici. Fascinée par le collier de perles qui, à la nuit tombante, dessine la baie des Anges. Heureuse, oui vraiment heureuse, de rentrer chez moi.