Lorsqu’elle atteint des sommets, la gastronomie s’impose comme l’un des Beaux-Arts. Chez Jacques Chinois qui fête le 20e anniversaire de la Bastide Saint-Antoine, à Grasse, les aquarelles sont dans l’assiette, les peintures aux cimaises et les sculptures dans le jardin. Une façon délicate de célébrer la convergence des sens lorsqu’ils palpitent , enivrés par les lignes, les saveurs. l’harmonie de l’ensemble.
Bercés par le chant des oiseaux, on découvre les créations d’un chef à l’écoute de la nature dont il perçoit les promesses. Son talent consiste à tirer le meilleur parti de ces ingrédients, son génie fait de chaque plat une création vive. Ici, pourrions nous dire avec Baudelaire « les couleurs, les parfums et les sons se répondent »…«
Amateur éclairé, Jacques Chinois a d’ailleurs choisi d’ouvrir la Bastide à des plasticiens qui ont placé dans cet écrin de choix quelques-unes de leurs œuvres. Jean-Philippe Ri
Les silhouettes de Jean-Philippe Richard semblent s’imposer sur la pelouse comme les hôtesses de cette grande maison. « Promesses silencieuses de je ne sais quel bonheur » nous dit le sculpteur. Dans les salons, une immense truffe de bronze signée Hans Hedberg rappelle l’engouement du chef pour cet or noir joyau des assiettes automnales. Et les lignes élégantes de Mireille Berrard illuminent les cimaises tandis que les peintures de Jean Marc Faraut accompagnent dans la salle de restaurant les moments de bonheur. Convergence de plaisirs raffinés pour un anniversaire qui comble d’aise les gourmets.


Jacques Chibois. La Bastide Saint-Antoine. 48 avenue Henri Dunant. Grasse. 04 93 70 94 94 http://www.jacques-chibois.com





Elle s’appelait Madeleine Pagès, avait croisé le poète dans un train, était devenue son amour caché, sa muse, sa correspondante, le soleil qui illumine l’imaginaire lorsqu’on se trouve à terre dans les tranchées. Guillaume Apollinaire n’a cessé de penser à cette jeune fille jeune et délicate dont l’amour pour la poésie et l’œil tendre avaient fait basculer une lueur de sympathie en coup de foudre le temps d’un voyage de Nice à Marseille.
La femme muse ou mutine. La femme objet ou la femme oblitérée. La femme rêvée ou capturée. Helmut Newton n’en finissait pas d’interroger l’éternel féminin en promenant son objectif sur les corps plus ou moins dénudés de ses stars. Ayant donné une nouvelle identité et un impact singulier à la photographie de mode, il a révolutionné la séduction sage et polie pour donner à ses créatures un élan rebelle et provocateur.

