Mieux que des mots. Plus loin, beaucoup plus loin dans l’émotion et la retenue. Les oeuvre de Franta exposées à la Bogéna Galerie éveillent les consciences par leur simple présence d’une force inouïe. J’ai reçu un coup de poing ou plutôt un coup au cœur. La figure du réfugié, de l’exclu, devient presque concept sans pour autant se défaire de la chair, du sang et des larmes. Cette incarnation puissante en noir et blanc interpelle sans désespérer. Car un supplément d’humanité émane de la toile. Rien, absolument rien de superflu. Lorsque j’ai rencontré l’artiste, que son œil de givre s’est posé sur mon visage, j’ai compris que ce souci de l’autre n’est pas feint. L’art sans âme devient souvent pitreries.
Ici la salle qui célèbre « Le noir dans une itinérance de papier » est habitée. Ernest Pignon Ernest dialogue dans une proximité de pensée avec Franta. Dans ses dessins renversants les corps semblent se diluer, précipités dans le vide ou contorsionnés, désarticulés dans l’inconfort des tensions. Une autre façon de dire l’humanité échouée dan un océan d’indifférence. Migrants, vous n’apparaissez pas directement ici mais l’art s’exprime aussi en votre nom.
Quant à Monique Frydman, ses écritures sur papier de soie célèbrent les cultures du Livre. A moins que ce ne soit simplement le rapprochements des lettres dans leur diversité qui fasse signe pour une meilleure compréhension de soi et des autres.
Bogéna Galerie. Saint-Paul de Vence. http://www.bogena-galerie.com