La couleur dans l’extase. La couleur, pure métaphore d’un discours sur la vie. La couleur comme on aime la contempler, comme on aimerait la toucher, la caresser, tant elle apparaît fluide, généreuse et sensuelle.
« Heureux comme les couleurs en France ». Un drôle d’intitulé qui rappelle quelque chose… Peu importe si le rapprochement est fondé. Toujours est-il que Louis Cane nous offre avec bonheur ses dernières pièces à la galerie Helenbeck qui, dans le cadre des expositions célébrant cet été le 70e anniversaire de l’Ecole de Nice, a choisi de mettre en lumière le travail de l’un des novateurs du mouvement Supports/Surfaces.
De la déconstruction de la peinture aux Nymphéas de Monet, voici une exposition immersive entre peinture abstraite traditionnelle et résine colorée. « Je suis dans la couleur comme un poisson dans l’eau » dit l’artiste. On le constate devant ces aplats colorés, devant ces toiles transparentes et acidulées, devant ces résines que Louis Cane a mises au point pour obtenir un rendu translucide et brillant. Un fin grillage immergé dans les couleurs remplace le tissu apprêté et donne une impression étrange, magique.
Pourtant si le plaisir est intact, la couleur toute nue ouvre l’imaginaire et incite à la réflexion. Sur l’art, sur la nature, sur l’histoire de la peinture. « Toutes les couleurs que l’impressionnisme a mises à la mode sont changeantes, raison de plus pour les employer hardiment trop crues, le temps ne les adoucira que trop » disait Van Gogh…
Jusqu’au 15 août. Galerie Helenbeck. 6 rue Défly. Nice