Ce Monsieur à l’écharpe grise, discret, familier et convivial comme savent l’être les gens de Dublin, était le plus grand poète irlandais contemporain. Il avait choisi Nice comme deuxième patrie et la cave Romagnan, lieu de vie et d’échanges, comme deuxième maison. Ce soir-là c’était le 14 février et sur ce cliché nous avions voulu le photographier, lui et sa muse Elizabeth, à côté de ce jeune couple d’amoureux. Car l’amour n’a pas d’âge. John et Elisabeth en étaient l’incarnation au quotidien.
C’est dans les jardins de la Fondation Maeght, lieu où nous avions rencontré le couple lors d’un dîner de gala (John ayant illustré par ses mots magiques nombre de publications signés Maeght) que j’ai appris la disparition de notre ami. Lui, l’intime de Beckett, l’humaniste éclairé que nous côtoyions avec tant de joie lors des virées nocturnes, n’est plus. Son petit sourire plein d’humour et de tendresse sur les choses de la vie va beaucoup nous manquer. Nous ne l’oublierons jamais.