La foi hors normes de Daniel Rycharski à la villa Arson

« Je suis gay, campagnard et chrétien… hors de l’église ». Daniel Rycharski affiche à la villa Arson son art militant. Une première car ce créateur polonais auquel le Musée d’Art Moderne de Varsovie a consacré une exposition au printemps dernier n’avait jamais présenté son travail hors de Pologne. Un, pays où, comme il l’explique, le parti conservateur au pouvoir le cloue au pilori, le présentant comme un artiste « fou et pervers ». Deux qualificatifs qui, en soi, font souvent bon ménage avec l’esprit créatif. Mais ceci est une autre histoire….

Daniel Rycharski revendique un « christianisme non religieux » débarrassé de ses « dogmes sclérosés », affranchi du clergé et invitant à l’activisme politique. En faveur de la défense des sexualités « non -hétéronormées », en faveur de l’accueil des migrants, contre toutes les discriminations. L’artiste s’inspire de la théologie d’un pasteur résistant anti-nazi, Dietrik Bonhoeffer qui fut exécuté en 1945. « La goutte creuse la pierre », titre de l’exposition, évoque un supplice qui, lentement, exclut ceux dont l’opinion ne cadre pas avec les diktats de l’église catholique polonaise.

Trois « cages », en fait le souvenir de trois petits villages. Trois églises faites de portails et clôtures en fer forgé. Ici l’artiste affirme son attachement à la campagne polonaise, à la ruralité, à ces fermes où l’on élève poules et lapins selon un modèle bien déterminé… Un peu comme l’on tente de forger le mental des hommes de la communauté.

Cette œuvre qui prend racine sur uN amas de terre trône dans le « white cube » du Centre d’Art de la villa Arson. On peut y découvrir aussi « Vera Icon » (voile de Véronique), une pyramide composée de vêtements abandonnés. Ceux des migrants qui ont traversé illégalement la frontière-franco-italienne sur un chemin muletier. Le message est clair et cette œuvre exposée auparavant en plein centre de Varsovie a défrayé la chronique.

Daniel Rycharski continue son chemin. A travers bois et forêts épineuses, Il récupère ça et là des objets, des vestiges, des bouts de vie. Il assemble, érige en manifeste, compose, écrit son message à travers l’expression plastique. Avec imagination, pertinence et une bonne dose de courage. Et il va retourner en Pologne, continuer sa lutte, exposer… tout en s’exposant.

JUSQU’AU 12 JANVIER 2020. VILLA ARSON. 20 AVENUE STEPHEN LIEGEARD. NICE

Une réflexion sur “La foi hors normes de Daniel Rycharski à la villa Arson

  1. Geneviève Lachaussee dit :

    Une œuvre et un artiste que l’on a envie de connaître! Folie , creative bien souvent…oui ! Mais la perversion…..trop mortifère pour être créatrice,non ?

    J’aime

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