La mémoire retrouvée de Tatjana Sonjov, une œuvre qui s’inscrit dans le futur

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Bien-Sûr le propos (intelligent, percutant, émouvant). Bien-sûr la facture (habile, inventive, soignée). Mais il y a autre chose qui finalement s’impose comme un essentiel. L’émotion que l’on ressent devant l’installation de Tatjana Sonjov présentée dans le cadre majestueux de la citadelle de Villefranche-sur-Mer.

Appel à la contemplation, à la réflexion, à la communion aussi. Dans la mesure où chacun, peu ou prou, se sent forcément concerné par cette œuvre plastique qui en dit long sur la mémoire cicatricielle, le poids des générations et l’empreinte culturelle qui, à bas bruit, façonne nos vies.

Tanja a longuement réfléchi. Elle a chiné des objets insolites afin de pouvoir construire son triptyque. Des bavoirs anciens finement ouvragés ont reçu des jets de peinture noire, comme pour dire la trace des soins maternels et des exigences qui en découlent. Elle a pris soin aussi d’apporter sa marque en brodant sur l’étoffe des petites figures jaunes ou rouges, souvenirs, larmes ou regrets…

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Sa performance consistait à habiter un lieu magique, chargé d’histoire. Tanja a habillé les colonnes de draps brodés qui évoquent des familles, des générations. Elle a posé des chaussures comme des pieds qui se dévoilent pour bien affirmer qu’il s’agit ici d’une aventure humaine en marche vers un avenir certain même si sa consistance baigne dans l’incertitude. Nul ne peut rester insensible devant cette façon très personnelle d’investir un monument patrimonial. Tatjana Sonjov a beaucoup de chemin devant elle car dans son esprit de plasticienne inspirée se bousculent des tas d’idées nouvelles dont elle craint souvent qu’il ne s’agisse de redites.  Ce doute vertueux est la vraie marque du talent.

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Informations; Tatjana Sonjov 06 15 14 03 15

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