On m’avait annoncé un concert. Et là, assise sur le sol de la galerie de la Marine, dans ce lieu magique chargé d’histoire et enrichi d’expériences artistiques novatrices, j’ai reçu le cadeau sonore que Simon Nicolas, jeune diplômé de la villa Arson a improvisé à l’aide d’un bol chantant tibétain et d’une console de mixage. Au plafond, un câble tendu au dessus des installations d’Anna Tomaszewski, deuxième lauréate de la Jeune Création de la ville de Nice et de la Venet Foundation. Ce câble produit des vibrations naturelles qui, captées et amplifiées, jouent leur propre partition. Mélange des sons et mélange des genres puisque la plasticienne occupe l’espace, en présentant un immense tableau photographique, métaphore géante d’une minuscule cavité secrète explorée au mur de son atelier. Des sculptures complètent cette exposition. Des éléments prélevés sur la toile de fond et réalisés en plâtre en trois dimensions et un relief mural très réussi en gravier et craie noire intitulé chaque seconde dure un an.
Ce titre nous donne un clé pour tenter d’entrer dans cet univers plastique un peu déroutant. L’exposition a pour ssule titre deux lettres majuscules MA. Un terme japonais qui signifie intervalle, espace, durée, distance, et qui est devenu un concept d’esthétique. Il fait référence aux variations subjectives du vide qui relie deux objets, deux phénomènes séparés. Nous y sommes, il s’agissait de convier le public à une messe singulière où chaque personne a vécu la chose selon son moi profond. Et de fait un silence de cathédrale régnait durant ce « concert ». Seuls les mouvements des corps assis, étendus, recroquevillés ou au mur adossés ajoutaient des notes au dispositif sonore en devenir. Une expérience à vivre.
Cette exposition se poursuit jusqu’au 17 janvier 2016 et deux autres concerts auront lieu.
Galerie de la Marine. 59 quai des Etats-Unis. Ouvert tous les jours sauf lundi. http://www.nice.fr