Autant l’avouer d’emblée. Au théâtre, le rire n’est pas ce que je préfère. Le sourire en coin en revanche… Alors Hov show, j’hésitais un peu. Mais deux promesses m’ont incitée à me rendre au TNN pour découvrir l’humour d’Hovnatan Avédikian. La mise en scène signée Irina Brook dont le n’oublierai jamais (non jamais) le superbe spectacle « Une bête sur la lune », et ces quelques mots dans le programme du Théâtre « Dans le style d’un Woody Allen ». Car Woody, là je vous le dis, même le Woody un peu fatigué d’aujourd’hui, j’adore. Je reste une inconditionnelle absolue. Car lui (miracle!) il me fait rire même s’il n’y a pas toujours de grands éclats bruyants. L’esprit (tiens, c’est curieux, j’avais écrit « l’espoir », je le dirai à mon psy), qu’il soit français ou juif new-yorkais, c’est pour moi cette distance, cette finesse, cette mise en abîme métaphysique qui donne le tournis.
Rien de tel ici. Certes le comédien est bluffant. Il fait preuve d’une souplesse de corps et de mots extraordinaire. Généreux, vrai, bourré de talent. Mais son texte, qui commence assez bien avec une émotion contenue évoquant les heures terribles vécues par le peuple arménien tout en essayant de sourire, sombre assez vite dans les ficelles effilochées du one man show daté 2015. Aux gargouillis de son ventre malade je préférerais entendre les tremblements de son âme certainement très bousculée par l’histoire, la petite et la grande. Alors pendant le spectacle j’ai cherché Woody, partout. Introuvable!
« Hov show » jusqu’au 7 novembre. Théâtre National de Nice. Tél. 04 93 13 90 90