Cécile Andrieu à la galerie Depardieu: arrêt sur l’image des signes

 

IMG_2761 (1).jpgIl y a de quoi être un brin désarçonné au départ. On entre dans la galerie et l’on voit au centre de l’espace une installation étrange, sur les cimaises des tableaux qui de loin évoquent une écriture en braille, un peu plus loin d’élégantes volutes pour dire les lettres de l’alphabet, suspendus au dessus du sol des cylindres qui ressemblent à des piles… Et puis on rencontre l’artiste, Cécile Andries. Elle explique son propos, sa façon de mettre en scène les signes pour mieux dénoncer le carcan de la pensée qu’ils induisent. Nous sommes dépendants du langage dans notre façon d’exister et de percevoir le réel. Notre réflexion dépend des mots dont nous disposons pour la dire.

Sans l’univers des signes, le  néant, la mort. Du coup l’artiste rend hommage aux dictionnaires. Le Grand Robert de la langue française en six volumes est dépouillé de ses feuilles et des lutrins, recouverts comme il se doit de tapis rouges, sont disposés en cercle pour lui rendre hommage. Un dispositif pour réfléchir en silence à ce qui nous unit aux mots.

Sur le mur les lettres sont « fossilisées » dans le plâtre et il faut s’en approcher à quelques centimètres pour les percevoir. « Les stigmates d’une langue meurtrie et d’une humanité en danger, mais suffisamment visibles encore pour réveiller les consciences et les cœurs » nous dit l’artiste qui a investi la galerie Depardieu pour nous interpeller à sa façon sur le langage et sans doute aussi sur la nécessité de bien nommer les choses pour ne pas sombrer.

Jusqu’au 8 octobre. Galerie Depardieu. 6 rue du Dr Guidoni. Nice. http://www.galerie-depardieu.com

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